Gueule de bois pour le beaujolais nouveau?

Publié le par Pauline

 
 
            À vos bouteilles, le beaujolais coule à flots depuis jeudi 16 novembre, minuit. Comme chaque année à la même date, le troisième jeudi de novembre. L’arrivée du cru nouveau est une fête, puisque, tradition oblige, il faut le goûter, et entre amis s’il vous plaît. Coutume « has been » pour les uns, must pour quelques amateurs de vin, les avis sont partagés.
            Le rituel date de 1951, lorsque la possibilité de commercialiser certains vins A.O.C (Appellation d’origine contrôlée) avant la date de déblocage des vins au 15 décembre a été offerte.
            Les troquets ont trouvé une nouvelle fenêtre commerciale à exploiter. Les vitrines des bars sont décorées : grappes de raisins, bouteilles de vin, le beaujolais occupe le terrain. On pousse à la consommation. Tout n’est pourtant pas rose pour le produit. Manque de dynamisme, vin passé de mode, le beaujolais n’a plus vraiment la cote. Pour Claude Fischler, sociologue spécialiste de l’alimentation, il est de bon ton de critiquer ce breuvage. Le discours s’uniformise chez les connaisseurs qui le dénigrent au profit de vins plus nobles.
            On le goûte, un peu, pour voir, et aussi parce qu’on en parle, mais l’enthousiasme n’est plus. Il faut dire que les restrictions sur l’alcool sont légion depuis quelques temps. Pas facile de relancer les ventes de beaujolais alors que le secteur est de plus en plus stigmatisé. Les supermarchés l’ont bien compris, beaucoup ne font même plus l’effort de créer l’événement. Les bouteilles sont disponibles dans les rayons, on commande pour l’occasion, mais le beaujolais ne fait plus vendre.
 
Pour que le beaujolais reste une fête
 
            La fête n’est pas morte pour autant. Certains cafés résistent et continuent d’organiser des soirées pour déguster la nouvelle cuvée, même s’ils sont conscients de l’impact limité de cette initiative. Et puis, il y a les fêtes insolites. L’élection de « miss beaujolais », par exemple, qui a lieu chaque année, au mois de février. Avis aux amatrices, il faut mesurer au moins 1,70 mètre, être diplômée du baccalauréat, maîtriser une lange étrangère et habiter la région du beaujolais. Des conditions draconiennes pour cette ambassadrice du cru. Ses attributions se limitent à la région. Pourtant, le succès du beaujolais dépasse les frontières. Au Japon, les clients se ruent sur les bouteilles dès minuit, heure locale (16 heures à Paris).
            Pour que le beaujolais soit de nouveau « tendance » en France, les aficionados regorgent d’imagination. Un nouveau slogan est d’ailleurs apparu : « It’s beaujolais nouveau time ». Pas sûr que les consommateurs se laissent berner par cette astuce marketing.

Publié dans la vie du blog

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C
Hello Pauline !Juste un petit mot te féliciter et te dire que j'adore ton texte de présentation -  exercice pourtant pas facile - et ton style ! On accroche direct !Bizz et à très vite pour de nouvelles aventures internesques...!Camille
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